Après 5000 km, plus de 3 mois de voyage, l’équipe d’Agrovélocités arrive en Slovénie. Un arrêt d’une semaine à Ljubljana est prévu dans le cadre de la méthodologie du projet sur l’agriculture urbaine. Cette page sera consacrée à nos aventures entre le 5000 eme et le 6000 eme kilomètre, essentiellement dans les Balkans !
C’était avant le « drame ». Pour les plus sensibles, l’histoire termine bien, rassurez vous. L’entrée en Slovénie nous fait renouer avec le relief mais surtout avec des paysages magnifiques, c’est pourquoi nous décidons d’arrêter de rouler après le repas (nos premiers achats dans un Mercator, le supermarché qui a un quasi monopole), vers 16h. La tente est montée, le soleil est là, les discussions vont bon train et Yoann joue du ukulélé. Celui-ci subit quelques dommages dans le transport et Yo décide de resserrer une vis avec son opinel. Aah. Coupure du doigt. On sort la trousse de pharmacie, vu le saignement et la profondeur de la plaie (qui semble profond même si c’est assez difficile à voir), décision commune est prise de partir aux urgences les plus proches. On prend les cartes (vitale et identité) en urgence, du sucre, au cas où et on se met à faire du stop. Assez décevant voire rageant au départ, 5 ou 6 voitures ne s’arrêtent pas malgré nos grands signes et une voiture s’arrête puis repart. Un monsieur d’une soixantaine d’année nous emmène à Kanal, village le plus proche (un petit kilomètre) mais le « dispensaire de proximité » est fermé et il nous faut donc partir vers Nova Goricia, à 25 km dans la direction opposée d’où va ce monsieur. C’est donc Nelly, une femme d’une trentaine d’année dont nous arrêtons la voiture qui nous emmène jusqu’aux portes de l’hôpital. L’attente n’est pas si longue (une petite heure), Simon réalise que dans la précipitation il n’a pris que la carte vitale et pas la carte européenne (on paye en cash et l’argent part dans une enveloppe, un peu comme à la kermesse des écoles..). Yoann est soigné (un joli pansement, pas besoin de suture) et il faut donc rentrer. C’est après être ressortis de la ville (2km de marche) que Yoann et Simon se font enfin prendre en stop. Il est 20h lors du retour au camp, Etienne est bien là, un bon repas et au dodo !
En allant vers Ljubljana, les petite routes tranquilles nous déroulent un écrin de verdure.
Nous découvrons aussi de nouveaux bâtiments ruraux, l’architecture paysanne est si variée ! Ici ce sont des granges dont les murs sont ajourés et permettent de faire sécher le foin.
Un camion plein de ruches qui servait autrefois pour la transhumance. Le fait de rentrer dans le champ pour prendre la photo attire le propriétaire qui au départ n’a pas l’air content. Dès que nous lui expliquons la raison de notre intérêt pour ce camion, il devient immédiatement très bavard. Nous apprenons donc qu’il n’y a plus que deux familles d’abeilles dans ce camion et que le propriétaire du champ, neveu du propriétaire du camion ne continue plus de développer l’activité d’apiculture. » A cause du Varroa il faut mettre trop de médicaments, j’ai pas envie de manger du miel plein de pesticides ». Nous repartons après un discours peu réjouissant sur l’état politique et économique du pays.
Le temps de reprendre le vélo, le propriétaire est allé chercher sa lampe torche : « si vous vous intéressés à l’agriculture, je peux vous montrer des choses un peu plus loin ». Nous découvrons alors un moulin à grain, puis une scierie qui fut aussi alimentée par l’énergie hydraulique. Nous visitons aussi, un atelier de travail du fer où la perceuse et un marteau mécanique était reliés par une courroie au bâtiment de l’autre côté du ruisseau qui abritait la turbine.
Le propriétaire nous offre un petit coup de remontant, pour nous permettre d’arriver plus vite au col : une eau de vie locale très bonne !
Après le col, en pleine descente direction Ljubljana, il y a encore ces sortes de auvent pour faire sécher le foin dans la plupart des champs.
C’est les soixante ans du scoutisme en Slovénie !
A notre arrivée à Ljubljana, un petit souvenir de notre arrivée à Bilbao : un gros orage monte et s’abat sur nous. C’est le retour des pantalons et vestes de pluie.
Dans Ljubljana, à 8 minutes du centre ville en vélo, une exploitation agricole.
L’étable et la fumière de cette exploitation agricole urbaine.
Nous sommes arrivés samedi soir et suite à plusieurs coups de fil sur Warmshower nous n’avions toujours pas d’endroit où dormir (si ce n’est le parc de 400 ha que vous pouvez voir sur cette photo). Samedi soir, alors que nous commandons des kefta dans un bouiboui, Frank (ci dessus) nous aborde en français « vous venez d’où ». Après présentation de notre projet c’est lui qui nous apprend qu’il travaille dans une laiterie à Ljubljana vient de l’école d’agronomie de Paris. Il nous accueille volontiers pour la semaine !
Dans le parc de Tivoli les dégâts du printemps sont là. En effet, vers le 15 mars, deux jours de pluie verglaçante et de neige sans vent ont provoqué la rupture de nombreux arbres : la Slovénie, pays très arboré (60% de forêt), a des séquelles bien visibles.
Suite à nos réflexions sur l’intérêt « biodiversité » des espaces verts en ville, cette pelouse au milieu des immeubles semble être un beau contre-pied des gazons bien ras, déserts de vie.
Une des nombreuses églises de Ljubljana, cette capitale qui ressemble plus à un grand village qu’à une ville.
Nos premières ruches urbaines, sur le toit du centre des congrès !
Un jardin trouvé au hasard, encore une fois, dans le centre de Ljubljana. Ce sont des gens de tous horizons qui s’approprient ce bout de terrain, propriété du « centre de la culture » semble-t-il. Un jardinier nous évoque un jardin communautaire en cours de réalisation depuis deux week end. Nous y allons, pour voir.
Voici l’une des parties de ce jardin communautaire. Aménagé en deux week end par une trentaine de personnes, le défrichage et le travail de la terre lui donnent déjà une bonne allure ! Sur cette photo vous pouvez voir des cultures en buttes, des cultures en spirale et un gros tas de terre mélangée avec des branchages. Toutes ces techniques sont en lien avec la permaculture. La technique de la grosse butte, que nous n’avions encore jamais vue, doit permettre de cultiver 4 à 5 ans au même endroit grâce à la décomposition de la matière organique contenue dans celle-ci. De plus, grâce aux pentes, des cultures ayant besoin de plus ou moins de soleil peuvent être réalisées simultanément.
Les spirales vues de l’autre côté, on en voit assez régulièrement et il était donc temps de vous en parler. Bientôt, un article sur le jardinage et la permaculture !
Nous profitons aussi des bas tarifs de Ljubljana (menu à 6 ou 7 euros facilement trouvable) pour tester un restaurant solidaire. Le service et la cuisine sont assurés par des jeunes sans formation qui sont encadrés et apprennent un métier « sur le tas ». Le résultat est superbe, des serveurs adorables et un risotto aux asperges délicieux.
Une photo de ce jardin qui symbolise nos premiers échecs linguistiques. Personne ne parlant anglais, espagnol ou français parmi la quinzaine de jardiniers rencontrés, nous repartons bredouille de ce jardin urbain.
Le doigt de Yoann va mieux. Changement du pansement.
Etienne profite d’un beau soleil matinal pour faire un transect de Ljubljana. C’est un des éléments de notre méthodologie qui est vraiment intéressant à réaliser mais nous avons encore du mal à savoir comment le valoriser par la suite. Nous prenons des photos du paysage de bord de route tous les 250 m grâce à notre compteur de vélo et la go pro.
Des jardins sur une parcelle agricole.
Le Mercator, magasin monopolisant la Slovénie avec une présente importante. On le trouve dans tous les petits villages et tous les 200 ou 300 m en ville.
Un hôtel à insecte. C’est semble-t-il très bon pour accueillir la biodiversité en ville. Des études scientifiques sont en cours mais leur diffusion par les magasins « nature » n’a pas attendu. Toutefois, il est possible de le faire avec une recherche google: quelques bouts de bois, de briques, de paille,…et de la patience ! Allez, à vous de jouer, c’est pas difficile à faire (les enfants adorerons passer un mercredi après midi dessus), on attend les photos !
Un très beau jardin communautaire (même si les parcelles sont attitrées)
Onkraj gradbišča
« beyond a construction site »
« derrière un site de construction »
Encore ce superbe jardin. C’est Irena, une femme d’une quarantaine d’année, designer, impliquée dans 7 jardins différents qui nous le fait découvrir. Nous visiterons 5 de ses jardins ce jour là.
Le deuxième jardin d’Irena. Celui ci, de petite taille, est « tiré au cordeau ». Eh oui, Irena adapte sa façon de jardiner à son entourage. C’est amusant pour elle de faire ce jardin très propre afin de s’intégrer dans une communauté de jardiniers… conservateurs !
Un quarantenaire anglais, seul, en direction des Philippines. Bonne route !
Un jardin squat où Etienne et Yoann sont allé travailler avec des jardiniers ‘alternatifs ».
Les jardins poussent partout et notamment en bord de voie ferrée. Nous apprenons par l’un des jardiniers que la seule règle à respecter est de disposer le grillage à plus de 8 mètres du centre des rails, et pourtant cela ne semble pas être le cas… à vérifier !
Notre premier jardin sur les toits d’un particulier. Un avant goût d’une rencontre formidable que nous décrirons dans un article à venir.
En pleine interview. Ce jardinier, utopiste (ces projets vont beaucoup plus loin que son toit ou Ljubljana) nous raconte son expérience.
C’est la fin d’une journée sur les toits, nous voyons notre premier système d’agriculture urbaine en aquaponie ! Ici, la ‘partie poisson’.
Le propriétaire de ce projet, un jeune vigile d’un ministère nous explique son hobbie avec enthousiasme. Ici, la ‘partie culture’
Des poissons et des salades sur le toit. Une image d’avenir ? un article à venir ..!
Un cas très spécial. Alors qu’il y a encore quelques années vous auriez pu voir sur cette photo de très nombreuses cabanes au milieu de parcelles de jardiniers, voici seulement une grande pelouse avec quelques arbres fruitiers (héritage du passé) et ornementaux (plantés récemment). La proximité d’un monument important a incité le maire à faire raser les jardins illégaux pour les remplacer par un parc. Un sujet à controverse.
Etienne et Yoann sont en virée à Maribor vendredi. La plus vieille vigne du monde : 500 ans !
Samedi après midi c’est le départ de Ljubljana. Ici, au coucher du soleil, nous suivons un homme en mobylette qui nous emmène vers le stade de foot pour que nous y plantions la tente. Il nous offre la tournée, de la charcuterie, des chips du fromage. Nous comprenons que nous devons passer dire au revoir, le lendemain matin à sa maison. Notre passage en ce dimanche matin de Pâques est fêté par deux gâteaux délicieux (un aux noix et l’autre au fromage et herbes) accompagnés de café et d’un verre d’eau de vie..
Le samedi soir, on nous offre aussi ces œufs durs peints.
Les dernières images de Slovénie. De magnifiques grandes tout en bois pour faire sécher les récoltes en bout de champ.
Une nouvelle frontière est passé et nous arrivons à Zabreg en 3 coups de pédales. Humide, la capitale croate nous accueille en ce lundi de Pâques avec la relève de la garde. Epées, chevaux, costumes et fusils : à l’ancienne.
A Zagreb, au se faufile entre les gouttes de musées en musées. Ici, le museum of the Broken Relationship. Un concept très original : on déambule entre les objets qui évoquent des ruptures amoureuses du monde entier. A chaque objet son petit texte et son lot de rires ou de larmes. On conseille !
Entre deux éclaircies, un jardin permaculturel sur une place centrale enherbée de la ville. A l’arrière plan, le vieux tram passe.
Une autre exposition sur les stéréotypes. Carte à prendre au second degré bien sûr !
Cette photo est un peu particulière. Elle illustre une de nos incompréhensions de ce voyage, à savoir les minis chiens pouponnés énervés par nos vélos (phénomène maintes fois observé aussi avec des gros chiens agressifs…). Celui-ci est particulièrement ridicule, regardez ses pattes !
Les toits de Zagreb, sa cathédrale et ses cadenas d’amoureux.
On repart de Zagreb après une nuit sous la tente passée en périphérie de la ville, dans un jardin communautaire. On y discute permaculture : bien plus qu’une façon de cultiver, un mode de vie (promis on fait un article très bientôt) !..
Ca y est, on touche du doigt la campagne profonde des Balkans ! Stéréotype ? Peut être. TOujours est-il que ces paysages apaisants nous plongent dans une ambiance très rurale qui jongle entre batîment agricoles charmants, mamies dans leurs jardins, tracteurs des années 60 et vestiges d’une guerre encore récente (traces de balles dans les murs, mines, panneau d’aide des USA pour la restauration des villages…).
Un autre exemple de maison en cours d’effondrement à droite pourtant utilisée, à côté de cette maison en brique apparente plus récente déjà habitée.
Quelques cochons nous tirent leur révérence, à leur manière.
Nous arrivons à la frontière Bosniaque. Sous la pluie, Zoran (dit le dragon) nous accueille sous son toit devant chez lui. Cet homme nous offre notamment des laitages, du rakia, et deux kway ! Ce matin là il nous arrive une belle aventure. ALors même que nous pensons prendre un raccourcis à travers les montagne brumeuses direction Banja Luca, nous emprutons un chemin qui nous fait resdescendre… Exactement de là où nous étions partis 2h avant ! FOu rire avec le pilicier du village qui nous fait prendre conscience de cette drôle d’erreur.
On pédale donc toute la journée jusqu’à Banja Luca, deuxième plus grande ville bosniaque, où une française expatriée nous accueille.
Le lendemain la route est de plus en plus belle.
Malgré leur stockage en extérieur, les meules de foin sont bien sèches de l’intérieur comme nous le montre cette jolie coupe en bord de route.
Sur la route, un vanne français nous double et s’arrête. Deux français nîmois vont oeuvrer à étoffer leur carnet d’adresse associatif à Sarajevo dans le but de produire les groupe de musique alternatives locale. Ils nous offre le repas. Leur site ici !
Petite étape, on s’arrête à Jajce. Au menu, la salade du chameau : tomate, poivron, oignon et sardine à l’huile.
Nous visitons cette jolie ville médiévale le lendemain matin avant d’entreprendre l’ascension du col de Karaula.
Malgré les conseils des locaux, nous poursuivons notre route. En pleine nature, on évolue lentement entre pente d’une raideur sans précédent, rugosité maximale du « revêtement routier » et objets sylvestres qui font barrage.
Cette matinée est éprouvante. On pousse les vélos plus qu’on pédale. Et ils sont lourds nos vélos, avec tout le poids des mots.
Le col, ça y est. On s’effondre dans une prairie (qui s’avère ne pas être minée). Magnifique vue sur la vallée de Travnik.
En descendant, un air de musique local nous arrête. C’est le lendemain du mariage d’un couple bosniaque-croate. Ceux-ci nous accueille et nous font partager leur plats de fête, leurs boissons, leurs culture. On apprend notamment que la Bosnie est aujourd’hui divisée en 3 grands ensembles : les bosniens catholiques croate, les bosniens orthodoxes serbes et les bosniens musulmans. La Bosnie était le pays central de l’ex-Yougoslavie. Sa position stratégique et son hétérogénéité culturelle lui a valu une division particulièrement délicate et douloureuse. Aujourd’hui, le pays à trois gouvernements.
Ce soir là, nous plantons la tente dans le jardin d’une famille habitant à Turbe, non loin de Travnik.
Travnik est l’ancienne capitale de la Bosnie. Une ambiance paisible plane sur la ville au matin de notre étape direction Sarajevo, la capitale actuelle. En raison d’une douleur au genou, Simon préfère un chemin qui s’annonce plus plat pour rejoindre Sarajevo. Etienne et Yoann passent par un chemin plus vallonné.
On est dimanche, c’est cochon à la broche dans les rues.
Ca y est, nous sommes à Sarajevo. Pour continuer avec les anecdotes, voici une borne LION devant laquelle il suffit de RUGIR pour faire tomber une barre de céréale. Yoann à l’action.
Un peu de découvertes culturelles dans cette capitale emblématique. Voici l’entrée du musée retraçant les événements des année 90 de la ville.
Une exposition fascinante expose des photos prises au même endroit, l’une en 1996 et l’autre en 2011. L’évolution est frappante.
Pendant le siège de Sarajevo (entre 3 et 4 ans), ses habitants étaient coupés du commerce extérieur. Ils ont donc réagit en cultivant leurs jardins en plein cœur de la ville. Des sortes de jardins familiaux, pour survivre.
La vieille ville et son ciel orageux. A droite, c’est là ou l’archiduc d’Autriche et sa femme furent tués en 1914, ce qui amorça de début de la première guerre mondiale !
Mardi matin, un chercheur de l’université d’agriculture de Sarajevo nous fait découvrir sa ville lors d’un « Sarajevo Urban Agriculture Tour ». Merci Sabrija ! Ici, nous sommes sur les hauteurs de la vieille ville délimitée par les remparts construits lors de l’occupation byzantine.
Hé oui, la Bosnie est qualifiée pour la coupe du monde de foot 2014 ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça en ravi plus d’un…
Nous dégustons bien sûr les plats locaux. A base de viande et de pain, on y ajoute bien volontier une salade de crudités !
Et nous voici déjà sur le départ après 3 jours d’arrêt à Sarajevo. C’est dans l’appartement de ces deux volontaires américains que nous avons été accueillis chaleureusement. En ce dernier jour d’avril, nous repartons direction Mostar, Dubrovnik puis Podgorica au Monténégro.
Super sympa les photos , Etienne et Simon sur le Pont des Soupirs semblent songeurs ….
Il nous manque quelques commentaires sous les photos pour comprendre ou vous êtes.Vous semblez en pleine forme et heureux , donc tout va bien.
A bientôt, la suite de vos aventures.
Bonne route , bises à Vous trois
J’aime:la Slovénie et son aquaponie
High five (euh, pardon, high four), Yoann, pour l’anniversaire du scoutisme ! Bon vent, là vous êtes en plein dedans. Et vous semblez tenir la marée en plus, quand on vous propose la goutte locale…
J ai le même hôtel a insectes dans mon jardin, c est simple et ça marche. Bonne continuation.